Peuple de la Mer

Il s’agit d’un peuple de nomades qui a longtemps vécu de la pêche en sillonnant l’océan situé le long de la Voie Côtière à l’ouest des montagnes de Calmka, au fil du temps ils ont regroupé plusieurs ethnies différentes et sont devenus d’excellents pêcheurs mais aussi des guerriers hors-pairs. Refusant la plupart des avancées technologiques apportées par la Révolution Scientifique qu’a connu Magel il a plusieurs siècles de cela, ils ont préféré continuer à vivre selon leurs coutumes comme à l’époque du moyen-âge, devenant ainsi des barbares aux yeux des autres peuples sédentaires des royaumes de Magel. Il y a environ dix ans, l’augmentation croissante de leur population et la famine qui régnait alors parmi eux, les obligèrent à s’installer le long de la Voie Côtière pour y construire des fermes et y élever du bétail, renonçant de ce fait à leur vie de nomades séculaire. Les royaumes d’Ahzuwd, de Calmka, d’Ijvawss, de Loum et de Nyt leur déclarèrent la guerre pour repousser ce qu’ils jugeaient être une invasion de barbares, déclenchant l’un des pires conflits armés de ce siècle où des centaines de milliers de soldats et de civils trouvèrent la mort dans un massacre sans nom. La guerre s’éternisa de longs mois, les guerriers du Peuple de la Mer résistant mieux que prévu aux armées régulières royales, ce ne fut que grâce à l’aide de l’armée de mages de combat du roi de Calmka que la coalition royale parvint à leur porter un coup fatal, les obligeant à quitter la Voie Côtière et les condamnant ainsi à une mort certaine alors que l’hiver était des plus rudes. Ils ont écrit avec leur sang l’une des pages les plus sombres de l’histoire de Magel et semblent à présent vouloir prendre leur revanche sur leurs anciens ennemis.

Il y a quinze ans de cela, des centaines de milliers d’hommes et de femmes du Peuple de la Mer avaient entrepris de s’installer le long de la Voie Côtière, poussés par la famine qui régnait alors dans leurs îles. Ils avaient commencé à construire des fermes et à faire pousser des céréales, vivant paisiblement sur des terres fertiles et accueillantes comme ils n’en avaient jamais vu nulle-part auparavant. Mais, poussés par les nobles qui avaient ainsi été dépossédés de leurs propriétés, le doge de Nyt, les rois de Loum, d’Ijvawss et d’Ahzuwd avaient alors assuré que ces barbares seraient écrasés et repoussés à l’océan avant l’arrivée de l’automne. Ils dépêchèrent leurs puissantes armées qui marchèrent bientôt en direction de la Voie Côtière, mais cette guerre se transforma rapidement en un véritable bain de sang tandis que l’hiver approchait à grands pas… Ils n’avaient visiblement pas prévu que ces barbares leur oppose une telle résistance. C’est alors que le couronnal de Calmka, qui avait jusqu’alors refusé de prendre part à cette guerre, fut finalement convaincu par les autres souverains de leur apporter son aide afin de porter un coup fatal à leur ennemi. Il prit alors la tête de sa grande armée en compagnie de ses mages de combat royaux, il pouvait également compter sur feu le général Jarkeld et sur le jeune lieutenant Armand, qui allait par la suite devenir l’un des héros de cette guerre et être promu au grade de capitaine. S’ensuivirent de terribles affrontements qui resteront à jamais gravés dans l’histoire de Magel. Jarkeld se fit tuer au combat et il ne resta bientôt plus qu’Armand et sa célèbre compagnie de chevaliers pour s’interposer entre le couronnal et les guerriers du Peuple de la Mer, ceux-ci avançaient en nombre avec la ferme idée d’en découdre. Ni le froid ni la famine qui touchait pourtant ton peuple n’avaient entamé leur courage et leur détermination, ils terrorisaient leurs ennemis car ils n’avaient plus rien à perdre et étaient prêts à se battre jusqu’à la mort, uniquement guidés par l’énergie du désespoir… On rapporte que le couronnal hésita longuement avant de se décider à déployer ses mages, mais il dut s’y résoudre afin de préserver la vie de ses hommes. Il demanda alors au lieutenant Armand de disposer ses troupes le long des collines bordant la Voie Côtière et lança ses mages face aux guerriers du Peuple de la Mer. Les mages étaient tout au plus une vingtaine contre près d’un millier d’hommes armés et sur-entraînés. Ils unirent leurs forces pour invoquer les forces de la nature et envoyèrent des élémentaux de feu et des golems à la rencontre des barbares, puis ils en appelèrent à la foudre qui s’abattit sur leurs ennemis et les décima par centaines. Pour finir, le lieutenant Armand descendit des collines avec ses troupes et encercla les survivants qui durent s’enfuir à la nage pour regagner leurs bateaux. Ce fut une défaite cuisante et humiliante qui devait mener dix ans plus tard à une seconde guerre…

Le Peuple de la mer est un peuple nomade à la base, vivant essentiellement de la pêche et aux valeurs guerrières affirmées. Il est donc normal que cela se ressente dans leur culte. Le fait qu’ils côtoient la mort régulièrement et qu’ils fassent l’objet d’une persécution chronique depuis des centaines d’années doit être également pris en compte. Même si le culte de Gaya a, comme partout à travers la galaxie, pris une place prépondérante, ils demeurent attachés à leurs anciens cultes. Ils ont une religion proche de celle des Vikings, mais mêlée d’animisme et de culte des Esprits comme on peut voir par exemple avec le Shintoïsme japonais. Le Panthéon : Les dieux primordiaux : Teremnor : le ciel. Dieu fourbe et cruel apportant la tempête et le naufrage mais aussi le soleil qui fait pousser les plantes et réchauffe le cœur des hommes. Tujmana : la mer. Déesse sereine, bonne et généreuse mais qui parfois emporte les hommes en son sein en échange de ses bienfaits. Telnerek : Dieu de la mort et juge des batailles. Les divinités secondaires : Les Gayanirs : esprits des ancêtres veillant sur les vivants. Ils vivent dans le médaillon de la lignée et protègent celui qui le porte. Il est le lien entre le monde des ancêtres et le monde des vivants. Les Fayanirs : esprits qui n’ont pas le repos. Les guerriers morts dans le déshonneur, condamnés à errer à jamais dans un monde qui n’est ni celui des vivants ni celui des morts et en même temps les deux à la fois : le Hakkar. Les Almarides : les dieux de la création : Ils sont les fils de Teremnor et de Tujmana. Il y a le dieu gardien des poissons, celui des oiseaux, celui des arbres, des montagnes, des algues,…ils vivent à l’intérieur de chaque chose, chaque animal, chaque plante, et c’est pour ça que le Peuple de la mer porte un grand respect à toute chose et fait de temps en temps une offrande symbolique aux Almarides. Genèse et généalogie u commencement du monde étaient Teremnor et Tujmana, le ciel et l’océan. Tout était paisible, et puis un jour le ciel et l’océan s’éveillèrent. Jeunes alors et pleins d’énergie, ils s’aimaient comme de jeunes amants peuvent s’aimer. La fougue de leurs ébats fit retentir le tonnerre et jaillir la foudre tandis que les vagues voluptueuses et sauvages s’élevaient et s’abaissaient au rythme de leur amour. Leurs souffles mêlés firent s’élever des tempêtes et de la foudre et de l’écume émergea bientôt la terre et les montagnes. Et puis comme pour tous les amours, le temps de la première passion passa, et c’est d’un amour infiniment calme et serein que Teremnor et Tujmana s’aimèrent. Ils virent le résultat de leurs ébats et trouvèrent que la terre était bien pauvre et déserte et faisait un bien piètre monument à leur éternel amour. Ils décidèrent alors de faire des enfants qui pourraient y habiter et devenir les vivantes preuves de la beauté de leur idylle. Ils créèrent donc les hommes. Et de l’écume des vagues s’écrasant sur le rivage de la terre surgirent l’humanité surgit à la fois sereine et bonne comme la mer et colérique et capricieuse comme le ciel. Mais les hommes avaient faim et soif et s’ennuyaient ainsi seuls sur la terre. Alors Teremnor et Tujmana leur offrirent la pluie pour les désaltérer, et créèrent les animaux et les plantes pour les nourrir. Teremnor fit venir des nuées d’oiseaux et Tujmana fit apparaître des banc de poissons. La terre se couvrit de forêts et de prairies et des troupeaux apparurent nombreux sous le soleil ondoyant. Les hommes prospérèrent ainsi en toute innocence sur la terre, coupant les arbres pour se chauffer et pour naviguer sur leur mère océane pour pêcher, et tuant les animaux pour se vêtir et se nourrir. Ils ne craignaient ni la mort ni la maladie. Mais bien vite des rivalités éclatèrent entre les hommes qui se divisèrent en plusieurs tribus et commencèrent à se faire querelle. Les luttes devinrent incessantes. Le ciel et la terre fâchés de voir leurs enfants se comporter avec si peu d’honneur et faire si mauvais usage de la création, puisque désormais ils faisaient des lames avec le métal extrait du cœur de la terre et des vaisseaux de guerre avec le bois, décidèrent de donner le jour à un nouveau dieu. Ainsi naquit Telnerek le dieu de la mort et juge des batailles. Et les hommes devinrent aussitôt mortels. Et le premier sang mortel fut versé souillant la terre. Car tel est l’honneur qu’il ne s’apprend qu’avec la sanction de la mort. Telnerek emporta les âmes des grands guerriers et de ceux qui vécurent avec honneur et probité dans le Talnok, lieu de repos où de nombreuses femmes ravissantes allègent le fardeau de la vie passé de ces hommes, et condamna les traîtres et les pleutres au Hakkar. On dit qu’à l’endroit où le premier homme mourut de la main de son semblable un grand saule pleureur poussa étalant ses larges branches pour signifier le deuil d’une époque révolue. Ainsi les hommes apprirent à se battre avec honneur et dignité. Teremnor et Tujmana furent en partie satisfaits mais voulurent tout de même garantir la beauté et le respect de la création et donc enfantèrent les Almarides, gardiens de la nature, qui s’assurent que la nature est toujours traitée avec le respect qui lui est dû. Et depuis ce temps les hommes ont découvert la justice, l’honneur, la peur de la mort, et ce que c’est que d’assumer son destin. Histoire mythique du Peuple de la mer es hommes vécurent ainsi longtemps dans la crainte de Telnerek. Les guerres furent plus rares et non plus motivées par la cupidité mais pour des motifs d’honneur bafoué et de justice, le dieu de la mort étant appelé à jugé du bon droit. Et puis les hommes se divisèrent. Certains préférèrent aller à l’intérieur des terres cultiver le sol. D’autres se rendirent dans les montagnes élever des troupeaux. Mais une poignée resta pour perpétuer l’art de vivre qu’ils connaissaient depuis le début des temps, par respect envers les dieux, continuant ainsi à pêcher et vivre des fruits de Tujmana. Les différentes tribus vivaient en harmonie. Chacun apportant à l’autre le fruit de son labeur, échangeant ainsi son savoir faire. Mais le temps passant, ceux qui choisir de s’éloigner de la voie que leur avaient donné les dieux oublièrent ceux-ci. Ils oublièrent l’honneur et bien vite commencèrent à se spolier ou s’entretuer pour les femmes ou pour le fruit du travail des autres tribus. Les guerres éclatèrent et le peuple de pêcheur, qui lui n’avait pas oublié la voie des dieux, fut victime de la lâcheté de ces peuples vils qui furent un jour leurs frères. Horacio, le roi de ce peuple, voyant les siens se faire massacrer par des actes lâches ou réduits en esclavage décida de les mener à la guerre pour châtier ces hommes de peu de foi qui souillaient la terre des dieux, le monument de leur amour infini. Ces hommes étaient robustes et vaillants. Ils levèrent une grande armée de fiers guerriers et partirent pour se battre. Mais ils oublièrent que les hommes qui étaient en face d’eux n’étaient plus des hommes mais des serpents de mer traîtres et rusés. Ils tombèrent dans une embuscade et Horacio le fier mourut d’une flèche empoisonnée dans le dos qui lui transperça le cœur, il put malgré tout pourfendre 800 ennemis avant que le poison n’aie raison de ses dernières forces. Il mourut dans les bras de son fils Urther, l’épée à la main. Celui-ci prit le médaillon de son père qui est le signe de son lignage et de son titre et cria d’un cri de vengeance si terrifiant que les mauvais hommes prirent peur et s’enfuirent. Nombreux furent les braves qui périrent ce jour-là et les larmes de Teremnor coulèrent pour laver la honte des hommes, et emporter le sang de ses fils vers l’océan éternel. Telnerek apparut alors une dernière fois aux fils de Teremnor et Tujmana pour leur signifier leur destin. « Vous, fils du ciel et de la mer, quittez cette terre maudite souillée du sang de vos braves, morts
dans l’injustice. Prenez vos navires et vivez errants sur la mer en attendant le jour où cette terre à nouveau pure sera digne d’accueillir une nouvelle fois les derniers hommes d’honneur que vous êtes. Une vie dure vous attend mais vos dieux veillent sur vous. Un jour vous pourrez revenir et cette terre sera vôtre jusqu’à la fin des temps. » Fort de cette prophétie, c’est la mort dans l’âme mais l’espoir au cœur qu’Urther emporta son peuple sur ses esquifs pour des siècles d’errance sur l’océan en attendant que leur terre leur soit restituée. Et c’est depuis ce jour que l’on appelle la tribu d’Urther le Peuple de la mer.


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